1 naissance prématurée toutes les 8 min 30 !



On nous demande souvent à partir de quand on considère qu'un bébé est né prématuré.

Je vous propose donc un petit résumé de ce que signifie l'utilisation du terme "bébé prématuré"
Source INSERM

"Un enfant est considéré comme prématuré s’il nait AVANT 8 MOIS ET DEMI DE GROSSESSE (37 semaines d’aménorrhée).

Ses organes ne sont pas tous prêts à affronter la vie extra-utérine. Des progrès médicaux récemment accomplis permettent aujourd’hui de pallier cette immaturité, au moins en partie, et d’en réduire les conséquences.
Les recherches se poursuivent pour améliorer encore la prise en charge de ces enfants, de plus en plus nombreux, qui arrivent au monde un peu trop tôt.

Une naissance prématurée a lieu avant le terme de la grossesse qui correspond à 41 semaines d’aménorrhée, soit 9 mois et demi à compter de la date des dernières règles.

Un enfant est considéré comme prématuré s’il nait avant 37 semaines d’aménorrhée (SA), soit à 8 mois et demi de grossesse.

On distingue trois niveaux de prématurité :

la prématurité moyenne qui correspond à une naissance intervenant entre la 32e et la 36e semaine d’aménorrhée révolue (7 mois à 8 mois de grossesse),

la grande prématurité correspondant à une naissance intervenant entre la 28e et la 32e SA (6 mois à 7 mois de grossesse),

la très grande prématurité pour les naissances intervenant avant 28 semaines, soit en deçà de 6 mois de grossesse.

A présent, on parle même d'extrême prématurité pour les bébés nés entre 24 et 26 SA.

Aucune survie n’a été obtenue en deçà de 23 semaines, soit en deçà de cinq mois de grossesse.


Des causes multiples

Environ 50% des naissances prématurées sont spontanées, dues à des contractions précoces dont la cause est rarement identifiée, ou à la rupture prématurée des membranes (ces ruptures étant parfois d’origine infectieuse).

L’autre moitié des naissances prématurées correspond à des naissances provoquées. Il s’agit alors d’une décision médicale et la naissance a le plus souvent lieu par césarienne. Une naissance prématurée peut être décidée en raison d’un risque de décès du fœtus ou de la mère en cours de la grossesse. Ce risque peut être lié à un retard de croissance grave du fœtus, une hypertension artérielle sévère chez la mère, ou une hémorragie maternelle dont l’origine n’est pas toujours expliquée.

L’hypertension maternelle sévère représente environ 20% des motifs d’accouchements avant 32 semaines de grossesse. Elle peut en effet entraîner des complications graves comme la pré-éclampsie, caractérisée par des anomalies rénales, ou l’éclampsie qui se manifeste par des convulsions chez la mère en raison d’une souffrance cérébrale. Elle peut aussi entraîner des troubles hépatiques, une destruction des globules rouges et des plaquettes; plaquettes Aussi appelées thrombocytes, ces cellules du sang jouent un rôle primordial dans la coagulation sanguine.

Parmi les autres causes possibles d’accouchement prématuré, citons :
les infections génito-urinaires ou généralisées, des anomalies de l’utérus et du placenta (comme le placenta prævia qui peut se compliquer d’une hémorragie),
le diabète maternel
ou encore l’hématome rétro-placentaire (décollement prématuré du placenta accompagné d’un hématome).

Un tiers des enfants prématurés sont issus de grossesses multiples.

D’autres facteurs comme les conditions socio-économiques défavorables, l’âge plus avancé des mères, le stress ou encore la consommation de tabac sont aussi impliqués.

Ainsi, le taux de prématurité est deux fois plus faible chez les femmes cadres que dans la catégorie ouvrières et employées.

Les bébés ont souvent besoin de soins pendant plusieurs semaines 

Prise en charge médicale

La prise en charge d’un bébé prématuré va dépendre de son stade de prématurité et de son développement.

Les prématurés extrêmes et grands prématurés sont accueillis en service de réanimation néonatale. 

Ils sont ensuite orientés vers les soins intensifs, puis en service de néonatalogie quand leur état de santé est stable. 

Il peut se passer plusieurs mois avant qu'un bébé puisse changer de service.

Les prématurés sont placés dans des couveuses chauffées et humidifiées pour maintenir leur température centrale entre 36,5°C et 37,5°C. 

Les enfants peuvent sortir de ces couveuses lorsque leur poids et leur capacité à réguler leur température le leur permettent. 

Durant cette hospitalisation, ils reçoivent tous les soins qui sont nécessaires à leur état de santé et leur degré de prématurité. 

Il peut s’agir de :

- une assistance respiratoire (ventilation mécanique nasale ou sonde d’intubation)

- l’administration de surfactant via une sonde d’intubation

- une alimentation par voie entérale, à l’aide d’une sonde introduite par la bouche jusqu’au tube digestif


À ces soins, s’ajoute la prise en charge symptomatique des éventuelles complications, notamment respiratoires (dysplasie bronchopulmonaire), intestinales (entérocolite ulcéro-nécrosante), rénales ou ophtalmiques (rétinopathie).


Les enfants bénéficient aussi 

*d’une surveillance neurologique renforcée (électroencéphalogramme et imagerie), à la recherche d’anomalies neurologiques précoces, 

* d’une surveillance de la fonction pulmonaire pour repérer les éventuelles apnées (pauses respiratoires) qui sont fréquentes en cas de naissance avant 34–36 semaines de grossesse, 

*ainsi que d’une surveillance cardiaque.


L’évolution de l’état de santé d’un bébé né prématurément dépend de chaque petit être. 

Aucun marqueur ne permet de savoir avec précision si un enfant va développer des complications ou des difficultés à long terme. 


Certains facteurs sont néanmoins plus favorables : 

- un âge gestationnel plus avancé (il existe une relation continue entre l’augmentation de l’âge gestationnel et la baisse de la morbi-mortalité néonatale), 

- un poids dans la moyenne pour l’âge gestationnel 

- ou encore le fait d’être une fille! 


Étant donné les risques de complications chez les extrêmes prématurés, leur prise en charge résulte d’une décision collégiale entre les soignants, qui la préconise s’ils la jugent pertinente, et les parents, qui l’acceptent s’ils le souhaitent.

Il y a de nombreuses informations qui échappent à la population générale, y compris aux proches qui ignorent beaucoup de ce qui se passe précisément pour ces petits bébés. Ces petits êtres se battent littéralement pour survivre.

Ce sont de véritables petits guerriers qui méritent tout notre investissement ;-)

source iNSERM ;-)

Les bébés ont aussi absolument besoin de leurs parents!

L'accompagnement des familles est devenue aujourd'hui une nécessité pour ces tout petits!